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Bibliothèque virtuelle Henri Labrouste

[...] La pesée a été faite par M. Dumas. Le matin un tailleur de pierre a pratiqué les entailles pour les scellements de cette grille. Ils sont terminés à 5 h. On continue les scellements des barres d’appui dans la maison. Je me suis entendu avec M. Mathérion pour les jalousies et persiennes du rez-de-chaussée. On commence à apporter les bordures pour le trottoir. Hier soir j’ai envoyé à M. Bonadona le plan et les notes relatives à l’éclairage de la grande salle.
15 aoûtFête. Les serruriers (4) ont posé et scellé la grille entre l’escalier et le vestibule. Le maçon de M. Bonadona continue les trous dans les cabinets. M. Dubourjal pose le canal en zinc pour les conduits de gaz sous les tables. À midi j’ai conduit les orphelins Barrot à l’établissement de Saint-Nicolas1.
16 aoûtOn continue comme les jours précédents. On a terminé la pose de la grille au bas de l’escalier. Je me suis entendu de nouveau avec M. Bonadona pour le gaz et avec M. Burlet2 pour la peinture du bâtiment d’administration.
17 aoûtOn continue comme hier. En arrivant aux travaux à 1 h je suis informé que M. le Ministre de l’Instruction publique doit venir à 2 h. À 2 h M. de Lancy vient avec MM. de Brotonne, Ferdinand Denis, Taunay, Blanchet, Quicherat. À 2 h ½ M. le Ministre vient avec M. Ravaisson. M. de Gisors avait été invité à s’y trouver, en son absence son inspecteur est venu. MM. les bibliothécaires ont principalement appelé l’attention de M. le Ministre sur l’éloignement de la loge du portier et sur l’exiguïté des petits escaliers dans les angles. On a reparlé dans la salle de l’insuffisance de la bibliothèque. M. de Brotonne a répété devant le ministre qu’elle ne pouvait pas contenir plus de 50 000 volumes. J’ai déclaré que je pensais qu’elle pouvait contenir 80 ou 85 000 volumes. M. Ravaisson s’étonne qu’on ne soit pas plus d’accord au sujet d’une chose qui peut se mesurer. On n’en parle plus. En résumé, il me paraît évident que MM. les bibliothécaires ont invité le ministre à venir uniquement pour lui signaler les défauts qu’ils trouvent au bâtiment. M. le Ministre n’a pas paru convaincu et M. Ravaisson encore moins, ils m’ont fait quelques compliments et sont partis.

1. Institution établie à Vaugirard depuis 1827, qui dispensait un apprentissage à des enfants orphelins ou abandonnés.

2. Nom associé, sur les bordereaux récapitulatifs des Mémoires remis par les entrepreneurs (BSG ms. 3916-3918, 25 avril 1849, 9 février et 19 octobre 1850, 15 mai 1851), à la rubrique « Peinture du bâtiment d’administration ».