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Bibliothèque virtuelle Henri Labrouste

12 maiOn continue comme les jours précédents ; j’adresse au ministère des propositions d’acompte pour tous les entrepreneurs.
13 maiOn continue. J’explique le profil des bases aux tailleurs de pierre sur le côté de Sainte-Barbe. Je vois M. Roussel au bureau.
14 maiDimanche. Fête remise1, on ne travaille pas. Le soir il fait de l’orage, il n’en résulte aucun dégât.
15 maiOn continue partout comme la semaine dernière. Je viens au bureau à midi. On me dit qu’à 9 heures des ouvriers du dehors sont venus débaucher les ouvriers du bâtiment de la mairie qui ont quitté le travail, et que les ouvriers de la bibliothèque ont refusé de quitter. On travaille comme la semaine dernière. À 3 h on bat le rappel. Je quitte les travaux mais on continue2.
16 maiJe ne suis pas venu aux travaux, étant retenu toute la journée pour le service public.
17 maiJe suis venu aux travaux, on travaille comme à l’ordinaire. J’ai appris qu’hier les ouvriers ont travaillé comme à l’ordinaire. Je vois M. Violet et je l’invite à donner le plus d’activité possible aux travaux. J’écris à M. Dessalle pour l’engager à venir voir par lui-même l’exécution des plâtres sur les voûtes en fer afin d’y mettre un jour le prix convenable.
18 maiOn continue comme les jours précédents. Je vois M. Mercié3 pour les acomptes du zinc. Il n’y a sur les travaux ni maître-compagnon ni commis ; je suis resté toute la journée.
19 maiOn continue comme hier. Je vois M. Violet, je l’engage à activer l’aqueduc à droite et à faire remblayer à gauche au niveau du moellon. M. Ganneron vient avec le modèle des boîtes en fonte pour les écrous de la façade. Ces modèles sont bien.
20 maiOn a continué comme les jours précédents. Il a plu assez fort plusieurs fois.

1. Fête de la Concorde et de la République, instaurée par décrets des 4 et 11 mai, remise au 21 mai suite au refus des délégués des corporations d’y assister.

2. Le 15 mai 1848, la manifestation initiée à l’origine pour réclamer une intervention française en Pologne tourne à l’insurrection ; ouvriers et artisans parisiens investissent l’Assemblée constituante pour la déclarer dissoute et former un gouvernement révolutionnaire ; les manifestants sont dispersés par la garde nationale et la troupe, les chefs ouvriers (Blanqui, Barbès, Albert, Raspail, Sobrier) sont arrêtés.

3. Commis de Dubourjal.