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Bibliothèque virtuelle Henri Labrouste

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Mai 1845


1er maiLes ouvriers de M. Lefaure n’ont pas travaillé. Ceux de M. Georges se sont présentés au chantier de la rue des Ursulines et l’ayant trouvé fermé ils n’ont pas travaillé.
2 maiLe matin les scieurs de pierre de M. Georges ont fait grève et demandent une augmentation1. On continue la pose par M. Lefaure et par M. Georges.
3 maiOn continue comme les jours précédents. Quelques scieurs sont revenus terminer des traits commencés par eux. M. Georges va très lentement. Rien de nouveau.
4 maiDimanche. On continue comme les jours précédents. M. Lefaure pose la 4e assise sur le petit côté au couchant. M. Georges équipe une chèvre sur le côté de la rue des Sept-Voies.
5 maiOn continue comme les jours précédents. M. Georges va lentement, la pierre n’arrive pas. Il a établi le 1er mai des latrines pour ses ouvriers.
6 maiJ’ai été au ministère, j’ai vu M. de Noüe. La médaille n’a pas été terminée pour le 1er mai2. On est convenu avec M. de Noüe et M. Guillemot de ce qui est relatif à l’adjudication de la serrurerie. Sur les travaux on continue comme les jours précédents.
7 maiOn continue ; je trouve une différence de 4 cm sur la longueur des fondations au couchant. Cette différence obligera à démolir le dernier mètre de maçonnerie des contreforts pour les rentrer de 4 cm vers l’axe du bâtiment ; ce qui est possible à cause des empâtements de 15 cm en tous sens.
8 maiM. Lefaure pose sa dernière pierre des fondations au couchant. On continue comme la veille.
9 maiJe ne suis venu aux travaux qu’un instant avant 9 heures, j’avais rendez-vous chez moi. On pose dans la cave l’inscription des fondations. On continue comme la veille.

1.  La grève des charpentiers avait entraîné celle des scieurs de long, qui demandaient l’abolition du travail à la tâche et la journée de 4,50 F pour les scieurs non affûteurs et de 4,75 F pour les scieurs affûteurs. Là aussi il y eut violences, arrestations et condamnations.  (E. Levasseur, Histoire des classes ouvrières et de l’industrie en France de 1789 à 1870, p. 245).

2. … ainsi que Fournera s’y était engagé le 16 novembre 1844 (Arch. nat., F/21/1363).