III. REFLEXIONS SUR UN DECOR


6 – Structurations générales et premières ébauches

Élévation et coupe de l’angle sud-est (place du Panthéon / rue Valette). Printemps 1848.
Papier. Plume, encre, lavis gris et rose, mine de plomb. 1030 x 670 mm.
Ms. 4273 (31)

La guirlande du rez-de-chaussée s’amarre déjà aux patères de fonte qui affichent en façade l’ossature métallique du bâtiment. L’architecte réfléchit aux frises des panneaux du premier niveau et aux patères supérieures, pour lesquelles il envisage un décor de fonte et une reprise du thème de la guirlande. En fonte également l’ornement qui coiffe l’angle du chéneau de pierre à caissons carrés.



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7 - Apparition du Catalogue monumental  

Élévation partielle de l’angle sud-est (place du Panthéon / rue Valette). Été 1848.
Papier. Plume, encre, lavis gris, mine de plomb. 1050 x 675 mm.
Ms. 4273 (32)

En juillet 1848, Labrouste conçoit l’idée d’une façade parlante : il envisage de graver dans la pierre une liste de noms illustrant le cheminement de l’humanité vers la connaissance depuis les temps bibliques et annonçant les collections auxquelles le bâtiment servira d’écrin. Cette première étude a fonction de calibrage : certains noms sont doublés ; une note à la mine de plomb structure et chiffre l’ensemble, une autre indique les coordonnées du graveur ; un L est tracé à droite.

L’ornementation en fonte des patères évolue, de même que la frise de l’entablement et le chéneau : deux types de décor sont esquissés, dont l’un sera finalement retenu. Enfin, les fenêtres de la salle de lecture présentent une structure métallique (dont on retrouve l’ébauche sur le dessin n° 16).



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8 – Tel que réalisé…

Élévation et coupe de l’angle sud-ouest (place du Panthéon / rue Cujas). Fin 1850.
Papier. Plume, encre noire et rouge, lavis gris, rose et bleu, mine de plomb. 1000 x 665 mm.
Ms. 4273 (33)

Le Catalogue monumental, dont le projet s’est vu approuvé en août 1848 par le ministère des Travaux publics, a été gravé par Deutsch entre septembre et novembre de la même année. « Sur la façade de l’édifice et dans la partie du premier étage qui correspond aux armoire intérieures qui contiennent les livres, sont inscrits en grands caractères les noms des principaux auteurs et écrivains dont les œuvres sont conservées dans la bibliothèque. Ce catalogue monumental est la principale décoration de la façade, comme les livres eux-mêmes sont le plus bel ornement de l’intérieur. » (H. Labrouste, Lettre à César Daly, Revue générale de l’architecture et des travaux publics, vol. 13, 1852).  La liste des 810 noms relie Moïse au chimiste suédois Berzélius, récemment disparu. Si les patères en fonte du rez-de-chaussée portent désormais, doré, le chiffre SG, celles de l’étage s’insèrent finalement dans un simple décor de pierre. Guirlande, frises et chéneau ont trouvé leur forme définitive. Il en va de même des huisseries pour lesquelles Labrouste a choisi d’inverser son parti premier : structure métallique haute et étroite en bas, croisillons de bois à l’étage. À droite s’amorcent les grands arcs peints de la salle de lecture.



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9 – De l’architecte à l’ouvrier

Détail de la frise du Catalogue monumental. Début juin 1848.
Calque monté sur papier. Mine de plomb, encre. 240 x 605 mm.
Ms. 4273 (114)

Il s’agit du calque d’exécution coté, remis par Labrouste aux maçons chargés du décor de la façade : « J’ai fait et remis dimanche dernier le dessin de l’épannelage des frises sous les grandes fenêtres du premier étage ; les sculpteurs peuvent commencer ces frises dont je leur ai remis les modèles en plâtre et le poncif » (Journal des travaux f. 128,6 juin 1848). L’architecte a ajouté une indication d’échelle (« à moitié de l’exécution ») et la mention du matériau à utiliser à partir du moulage en plâtre (« en pierre »).



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10 – Études de décors (entablement supérieur)

Études de décors pour les écoinçons des arcs de la façade. Études relatives à l’écoulement des eaux et à la galerie de circulation du comble. Ca 1847-1848.
Cinq calques montés sur papier. Mine de plomb. 383 x 530 mm.
Ms. 4273 (102v)

Les réflexions de Labrouste portent à ce stade sur le choix des motifs ornementaux : il brode à l’envi sur les thèmes du monogramme SG, du candélabre, de la rosace et des palmettes. La question du matériau n’est pas à l’ordre du jour. Il semble qu’il s’agisse de décor sculpté ; cependant, l’élévation du claque de droite offre, dans l’écoinçon, un motif pour lequel l’architecte choisira un temps d’utiliser la fonte (cf. n° 7).



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11 – Le chéneau : évolution d’une forme

Étude de décor pour le chéneau en terre cuite. Début 1848.
Calque. Mine de plomb. 100 x 185 mm.
Ms. 4273 (137)

Cette étude s’approche beaucoup du réalisé : le dessin définitif des tablettes du chéneau supprima les cannelures qui servaient de fond au motif et modifia la palmette centrale. Il fut transmis au ministère des Travaux publics en mars 1848. Les pièces en terre cuite, façonnées à Montrouge, furent assemblées et posées entre septembre et novembre de la même année.


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12 – Le chéneau : évolution d’un matériau

Études de décor pour l’entablement supérieur et le chéneau (angle sud-est). Début 1848.
Deux papiers et deux calques montés sur papier. Mine de plomb. 380 x 530 mm.
Ms. 4273 (113)

Le dessin de gauche laisse apparaître quelques éléments relatifs à l’écoulement des eaux ainsi que la séparation entre les éléments en terre cuite du chéneau. La décision d’utiliser ce matériau, moins cher et plus léger que la pierre au faîte du bâtiment, intervint début mars 1848. Les plaques en terre cuite furent posées entre octobre et décembre 1848. Les calques illustrent le choix initial, en pierre tendre dite pierre de vergelé.



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13 – La prise en compte des contraintes techniques

Élévation partielle de l’angle sud-est (place du Panthéon / rue Valette) : études de décor, écoulement des eaux pluviales. Été 1848.
Papier. Plume, encre, lavis gris, rose et bleu, mine de plomb. 520 x 695 mm.
Ms. 4273 (49)

Les fenêtres de la salle de lecture à l’étage ont pris forme finale. Labrouste a choisi de réaliser le chéneau en terre cuite, matériau moins cher et plus léger que la pierre au faîte du bâtiment. Le décor définitif en est donné à droite. Il est assorti de plusieurs schémas de structure et de fixation des éléments de plomberie, présentés de face et en coupe.



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14 – La signature du bâtiment

Médaillon en fonte au chiffre SG (décor réalisé). Été 1848.
Papier. Plume, encre, mine de plomb, lavis gris et rose. 645 x 490 mm.
Ms. 4273 (50)

Les patères en fonte qui rythment les façades servent de terminaison aux poutres métalliques qui supportent le plancher de l’étage et du comble. Contrairement à celles du niveau supérieur qui affectent la forme d’une simple tête d’écrou, celles du soubassement constituent des médaillons au centre desquels s’entrelacent, dorées, les lettres SG. Une coupe au lavis fournit un schéma d’ancrage dans la maçonnerie, qui complète l’indication des vis ajoutée à la mine de plomb sur le modèle présenté de face. Ce monogramme représente un élément essentiel du lexique ornemental utilisé par Labrouste à la bibliothèque Sainte-Geneviève : en façade, on le retrouve notamment sur les cartouches de la porte de bronze.



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